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Voyages et conversations avec Daaji: Bangalore – 9 au 11 avril 2018

Voyages et conversations avec Daaji: Bangalore - 9 au 11 avril 2018

Daaji est arrivé à Bangalore le 9 avril vers l’heure du déjeuner. Cela avait été un long voyage, couvrant trois états et environ 1800 kilomètres de route, au cours duquel il a rencontré des milliers de méditants. Il a pris un repos bien mérité et a passé un moment avec sa famille, mais le travail semble ne jamais s’arrêter pour lui. Aussi, après une courte pause, il était à nouveau au travail.

Dieu en tant que principe

À un moment de la journée, lors d’une conversation informelle, Daaji se demandait comment mesurer l’activité dans la moelle épinière. Il a établi un lien avec la façon dont les mesures de l’EEG sont prises pour quantifier l’activité cérébrale, ce qui peut être relié aux états actifs versus passifs du mental. Un sujet de réflexion pour les chercheurs!

À propos du cerveau, Daaji a précisé que la méditation améliore nombreuses de ses fonctions, comme une meilleure régulation du corps amygdalien, de l’hippocampe et du cortex préfrontal. La discussion s’est orientée vers l’idée de Dieu. Il a dit: «Je me suis souvent demandé pourquoi l’idée de Dieu a été introduite dans la méditation. Si vous enlevez Dieu, alors qui va méditer? Souvent, j’ai l’impression que c’est une carotte que l’on donne, sinon nous n’avons nulle part besoin d’une personne telle que Dieu. Dieu en tant que personne n’existe pas.

«Les principes ont été créés au moment de la création, et suivent leurs propres lois physiques, par exemple, la gravitation. Je lance une balle. Elle retombe. Rien au monde ne peut changer ce phénomène. De la même façon, il y a la loi de l’inertie. Ce sont tous des principes. Le monde intérieur émotionnel suit également des principes, par exemple, si vous n’avez pas d’intérêt pour un sujet il sera alors rejeté. D’une manière ou d’une autre, le cerveau va résister à même en avoir l’idée. Il va sans cesse la rejeter.»

«Alors, comment ce principe d’intérêt intervient-il? De quelle façon suis-je intéressé par certaines choses et pas par d’autres? C’est là que les samskaras entrent en jeu. Nous sommes prédisposés, en fonction des traces que nous avons en mémoire. Si nous aimons quelque chose, ou que nous l’avons aimé, nous nous y intéressons. De la même manière, si nous ne l’aimons pas, il y a de l’aversion. Ce sont tous des principes.»

«L’amour est un autre principe. Le principe d’amour crée l’harmonie. Lorsque nous amenons Dieu dans le tableau, nous amenons bien plus que de l’intérêt et bien plus que de l’amour. Nous commençons à vénérer, nous commençons à adorer de l’intérieur. Nous créons une attitude différente et cela opère selon un principe différent. Nous disons que Dieu est omniprésent et pourtant Il choisit de ne pas intervenir lorsqu’un crime est commis. Pourquoi Dieu n’agit-il pas? Dieu n’existe pas en tant que personne. Dieu est un principe. Il existe certaines lois ou principes. Si nous les suivons, notre vie sera comblée en fonction de ces lois. Si nous allons à l’encontre de ces lois, nous en assumerons les conséquences. Les lois et les principes naturels nous guident pour que nous nous élevions, devenions meilleurs et agissions depuis des niveaux de principes de plus en plus élevés.»

Créer de l’intérêt

Vers 11 heures, Daaji a décidé de rencontrer un groupe d’enseignants qui participent au programme de formation d’enseignants «INSPIRE» à Paramdham. Une session joyeuse et instructive s’est déroulée sous une douce brise, dans l’atmosphère festive de Paramdham. Daaji a conduit la méditation et s’est brièvement adressé aux participants. Voici quelques extraits de son discours.

«Chers sœurs et frères, je m’y prends très bien avec les personnes qui méditent déjà. Je peux parler en profondeur de ce sujet. Pourtant mon sujet favori est celui-ci: si je devais à nouveau revivre ma vie, pour de multiples raisons, je choisirais de devenir enseignant. Je n’entrerai pas dans les détails, mais étant donnée la situation de la société actuelle, la plupart des parents n’ont pas le temps de créer ou de concevoir la destinée de leur propre famille, de leurs enfants. Ils sont trop occupés. Qu’adviendra-t-il de cette société si les enseignants les ignorent également? Je pense donc, de plus en plus, que les enseignants jouent un rôle crucial dans la vie des élèves. Sans un enseignement efficace… je ne parle pas de la manière dont nous bourrons la tête des enfants d’informations. Je ne parle pas de ce genre d’éducation, mais d’aider les élèves à devenir quelque chose dont ils puissent être fiers.»

«Qu’essayons-nous d’apprendre à nos enfants? Il faut bien plus que de remplir leur tête d’informations. Et de quoi s’agit-il? De l’intérêt. Selon mon cœur, il s’agit de créer chez les enfants cette ardeur, l’impatience d’apprendre davantage, de devenir quelque chose qui en vaille la peine, de créer de l’intérêt. Une fois que nous aurons créé de l’intérêt dans leur cœur, ils vont absorber comme des éponges tout ce qui leur sera enseigné. Comment créer de l’intérêt? En montrant nous-même cet intérêt.»

«Souvenons-nous de l’époque de notre enfance où nous avions plusieurs professeurs. Un ou deux d’entre eux se détachent dans notre esprit et nous leur sommes reconnaissants. Nous aimerions avoir l’opportunité de les revoir, de leur exprimer notre gratitude et les remercier. Parfois nous nous retrouvons à prier pour ces personnes: ‘Que Dieu les bénisse. Grâce à eux, je suis ce que je suis aujourd’hui.’ Nous devons créer ce genre de relation avec les élèves, pour qu’à l’avenir ils se souviennent: ‘Oh, je me souviens de la dame qui était mon professeur en CM1 et je lui dois tant.’ Ils s’inclinent automatiquement devant une telle personne, voyez-vous. On dit qu’il vaut mieux apprendre à un homme à pêcher que de lui acheter du poisson tous les jours. Il ne rime à rien de fournir des informations tous les jours; on doit enseigner l’art d’apprendre, pour que les élèves puissent toujours absorber de nouvelles informations, des choses auxquelles vous n’aviez pas non plus pensé. Vous vous demanderez quelques années après: ‘Oh, quand avons-nous appris cela?’»

Daaji a cité un exemple de façon de renforcer les enfants et la capacité d’apprendre efficacement. «Vous pouvez faire une petite expérience. Je dis souvent aux enfants de toujours être en avance du cours, de deux ou trois chapitres du manuel scolaire. Ainsi lorsqu’ils se sont déjà familiarisés avec le sujet, et que vous le leur enseignez, leur attention est déjà focalisée. Ils sont pleinement conscients de ce qui leur est enseigné. Et ils feront encore plus attention aux passages qu’ils n’ont pas pu comprendre: ‘Si j’ai lu le chapitre cinq, lorsque le professeur y arrive en classe, je sais ce qui est difficile dans ce chapitre et je vais donc y faire plus attention’.»

«Alors, j’aimerais que vous disiez aux enfants: ‘Faites attention à tel et tel chapitre. Je vais vous l’enseigner demain. Arrivez préparés. Le fait de l’avoir regardé, même un peu, vous aidera. Vous n’avez pas besoin de le lire complètement. Même si vous ne regardez que les illustrations.’ De cette manière, je pense qu’ils pourront apprendre bien plus avec très peu d’effort. La première chose est de leur inculquer un peu d’intérêt dans le cœur.»

À la fin du discours, il invité les enseignants à poser des questions. Il n’y en avait aucune; aussi a-t-il terminé la session avec un grand sourire en disant: «Merci de ne pas poser de questions». Il leur avait donné beaucoup de travail personnel sur lequel réfléchir!

Dans la soirée, Daaji était avec sa famille et s’est finalement occupé de son activité principale! Il a rencontré un cadre supérieur d’une grande entreprise; cet homme étudiait la religion et la spiritualité. Pendant environ quinze à vingt minutes, Daaji l’a patiemment écouté parler de sa pratique personnelle et de son point de vue sur Dieu et le Guru. La séance a été particulièrement instructive. À un moment de la conversation, il y a eu une discussion sur le yatra (voyage) que les personnes entreprennent, en allant jusqu’au Gange et en visitant les temples de l’Himalaya. Daaji a précisé que la véritable intention dans un tel acte est de nous rappeler que le Gange signifie la pureté et la purification du cœur. Les montagnes nous rappellent l’élévation qui est possible pour la vie humaine. Il a rappelé la citation de Kabir disant que si l’eau du Gange pouvait à elle seule nous purifier et nous libérer, alors tous les poissons du Gange auraient à présent été libérés. Voici quelques extraits de l’entretien.

À propos de Dieu

«Dieu est omnipotent – sarvashaktiman, omniprésent – sarvavyapi et omniscient – sarvagyani. Ces notions nous sont inculquées en tant que valeurs: Faites attention car Dieu sait tout, Il est partout et Il peut tout faire. Toute cette information nous est insufflée depuis l’enfance. Bien qu’il n’y ait rien de mal à cela, on doit actualiser Dieu par l’expérience. »

«Vous avez dû voir comme les monnaies fluctuent, nuit et jour. Pourquoi? La teneur de la garantie change. Autrefois, la monnaie était garantie par l’or, alors qu’aujourd’hui elle est également garantie par d’autres éléments tels que les réserves de pétrole, la stabilité du pays, etc. À présent, la valeur de la monnaie est plus faible sans une forte garantie. Notre connaissance, sans le soutien de l’expérience, restera également vaine. ‘Pourquoi est-ce que je crois en Dieu? Est-ce parce que mon grand-père l’a dit, ou peut-être parce que les écritures sacrées le disent? Je dois cesser de croire uniquement dans le dogme. La croyance peut être une bonne chose. Il ne s’agit pas de nier la possibilité qu’Il existe, mais je dois L’actualiser dans ma vie. Si Dieu est omniprésent, voyons s’Il est partout présent ou pas. Est-ce que je peux expérimenter Sa présence partout?’ C’est alors que quelque chose vous intrigue.»

«La religion inculque des valeurs – différentes valeurs, à commencer par la présence de Dieu. Or, avec l’esprit de recherche que nous développons, nous devons à présent justifier ces valeurs avec des expériences qui en vaillent la peine. Et de là les faire passer au niveau suivant.»

«Je me suis bien souvent demandé où j’allais aboutir après avoir expérimenté toutes ces choses? Vous expérimentez l’état de samadhi, vous expérimentez divers niveaux d’extase, divers niveaux de méditations. Et ensuite? C’est comme l’argent: vous avez accumulé suffisamment d’argent, mais il y a une limite à cela, non? De même en spiritualité, si j’expérimente le samadhi, qu’y a-t-il après? Mais les gens disent: ‘Oh, j’étais dans un état qui ressemblait au samadhi quand j’étais dans tel et tel temple, pendant deux minutes, je ne savais plus où j’étais’… Et alors? Vous étiez perdu pendant deux minutes. Vous êtes millionnaire à New York pendant un mois. La belle affaire, n’est-ce pas?»

«Aussi, l’étape suivante est-elle de devenir, au lieu de juste expérimenter des choses. Vous devez avoir observé des abeilles. Si vous mettez un pot de miel, elles vont y plonger et mourir. Il y a trop d’une bonne chose. Les expériences doivent nous motiver pour accéder au niveau suivant. Aussi profondes soient-telles, à moins que nous ne devenions quelque chose à l’issue d’une expérience, elles n’auront servi à rien, à part fanfaronner en disant: ‘Oh, j’ai expérimenté le samadhi’. Et alors? Qu’êtes-vous devenu grâce à cela? Avez-vous le cœur pur? Avez-vous perdu votre ego? Êtes-vous devenu empathique et compatissant dans votre cœur?»

«Sans ces qualités, les expériences seront toujours automatiquement intégrées dans votre organisme, mais vous continuerez à jouer avec l’expérience. De même que la connaissance sans l’expérience vous frustre, à présent l’expérience sans les qualités vous frustre: ‘ Bien que j’aie une si merveilleuse condition, je ne suis toujours pas devenu compatissant.’ Disons par exemple, que vous êtes en colère ou irrité, parce que quelque chose ne va pas bien dans votre travail. Si vous essayez de méditer avec un mental aussi irrité, cet état de colère va détruire votre méditation. En revanche, qu’est-ce qui se passe lorsque vous développez un état d’humilité dans lequel vous vous sentez insignifiant face au Seigneur, lorsque vous vous êtes abandonné du fond du cœur et que vous êtes devenu un vrai dévot en toute sincérité, lorsque votre soi authentique est devenu si pur et que vous vous remettez au Seigneur? C’est cela devenir. Et cette fois-ci votre expérience sera la plus profonde qui soit.»

«Vous êtes à présent capable de comparer votre expérience d’un état par rapport à l’autre. Vous évoluez peu à peu dans le spectre de la conscience, d’accord? Aussi devenir est-il très important. Il y a alors un certain niveau de motivation: si je deviens totalement prapanna, abandonné au Seigneur, j’aurai une condition si merveilleuse. Mais c’est encore une transaction. Dans une véritable relation il n’y aura pas de transaction. Je deviens ‘cela’ pour ‘cette raison’, est en fait blasphématoire. Vous voyez?» «Lorsque vous atteignez un stade où vous dites: ‘Je ne veux pas la béatitude Seigneur, seulement ce qui arrive dans ma vie,’ alors commence un nouveau chapitre de la vie. Le véritable voyage spirituel commence lorsque vous vous êtes abandonné et détaché de la béatitude. Alors commence le véritable voyage. En bref, c’est cela La Voie Heartfulness.”»

Où mène la méditation?

Il y a eu un échange merveilleux entre un débutant Heartfulness et Daaji. En voici quelques extraits:

Q: Une question de base: les êtres humains naissent-ils pour leur avancement personnel, pour prêcher aux autres ou pour les aider?

Daaji: En premier lieu, la priorité du moment est de me perfectionner, de me purifier. Sur le chemin, si je peux aider quelqu’un, je le fais. Mais si je ne le fais pas moi-même, et que je continue à prêcher, alors qui vais-je aider? Puis-je dire que je suis assez parfait pour sauver le monde? Non. Je suis aussi en chemin et tout cela est infini. Si Dieu est l’Infini, alors comment pouvez-vous dire que ‘J’y suis arrivé’? Cela n’arrivera jamais. Le jour où vous dites: ‘Je suis parfait’, êtes-vous devenu Dieu? Cela n’arrivera pas parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu.

Q: J’avais toujours ce doute: si quelqu’un fait son nettoyage (cleaning), cela ne veut-il pas dire qu’il est égocentré?

Daaji: Pas vraiment. Vous vous nettoyez afin que Dieu puisse vous accueillir davantage. Je vide ce verre pour qu’il puisse y avoir plus d’eau. Je nettoie mon cœur des impuretés afin que le Seigneur puisse y résider en paix. Je m’adapte, je crée quelque chose en moi en passant par le processus de tapasya. Sinon, quelle est la différence?

Par la chaleur on peut créer un vide dans l’air. Quel est le vide que nous créons dans le cœur? Pour que la Grâce de Dieu descende dans notre cœur, nous devons y créer un vide. Et qu’est-ce qui a occupé et rempli mon cœur? Deux choses principales: le désir et l’ego. Peu à peu, si je peux travailler sur moi-même, me purifier, me soumettre, en acceptant l’aide d’un Guru, en m’abandonnant à lui – voyez comme la vie change. Alors le Guru fera tomber son masque et Dieu entrera en jeu à un certain stade. Son travail est de vous remettre à Dieu et alors vous êtes à la maison. Ce n’est pas de l’égoïsme.

Pouvez-vous donner quelque chose à quelqu’un qui est dans le besoin si vous ne l’avez pas vous-même? Disons qu’une personne n’a pas mangé depuis trois jours, mais que vous n’avez pas d’argent en poche. Diriez-vous alors que de gagner de l’argent est un acte égoïste? C’est votre devoir, sinon votre famille souffrira, et vous souffrirez. Et votre capacité d’aider quelqu’un d’autre souffrira aussi. Dans l’ensemble, nous faisons ces choses-là pour aider notre famille et soutenir le but principal de la vie, le but spirituel.

J’ai toujours eu cette attitude envers le fait de gagner de l’argent: cela soutient mon activité principale. Si je ne gagne pas assez, comment irai-je à l’ashram? Comment irai-je de New York à Chennai ou à Shahjahanpur? On a donc besoin d’argent. Dites-vous que gagner de l’argent est égoïste? Non cela sert un but plus élevé. Si vous gagnez de l’argent pour un but inférieur, si vous l’utilisez pour le soi inférieur, alors cela crée un problème. Vous avez aussi besoin d’argent pour les plaisirs des sens. Ici au Sahaj Marg, à part les voyages, nous n’avons pas d’autres dépenses. Nous n’avons pas de frais.

Je cite souvent ce que Babuji disait aux nouveaux venus lorsqu’ils lui demandaient: «Combien faites-vous payer?» Lors du voyage de Babuji à l’étranger en 1972, aux États Unis, quelqu’un lui a donné 50 dollars. Babuji a demandé: «Qu’est-ce que c’est?» Il ne savait même pas à quoi ressemblait un dollar. Il essayait de lire.

Chari lui a alors expliqué: «Il vous donne de l’argent pour vos services.» Babuji a répondu: «S’il te plaît, dis à ce garçon que Dieu n’est pas à vendre.»

Puis une autre fois, il a dit quelque part: «Si Dieu était à vendre, combien paieriez-vous? Et si vous pouviez payer, pourquoi auriez-vous besoin de Dieu?»

Daaji a ensuite ajouté qu’une pratique rigoureuse est nécessaire, comme si votre vie en dépendait: «Trois mois – essayez-la et voyez où cela vous mène. Vous serez une personne différente en moins de trois mois. Mais vous devez pratiquer le matin durant une demi-heure, 20 minutes le soir, et avant d’aller vous coucher, juste cinq minutes de prière.»

Dans une autre conversation, Daaji a dit: «On doit transcender les croyances dogmatiques et devenir spirituel. La spiritualité est une question d’expérience. Nous devons ensuite transcender cela aussi pour aller vers ce que nous appelons le champ de la Réalité. Puis cela doit être également transcendé pour aller vers la béatitude. Elle viendra automatiquement. Et un jour nous devons dire adieu à la béatitude. Il arrivera que votre cœur s’en lasse également. ‘Assez de ce poids de la béatitude.’»

Q: Désolé de poser cette question, mais je suis très ignorant dans toutes ces choses. Je suis né dans une caste particulière, et depuis mon enfance j’ai toujours récité quotidiennement des slokas pour le dieu soleil et Vishnou sahasranama. De ma vie, je n’ai jamais omis de le faire. Sans cela, je ne commence aucune activité. Cependant, avec le temps, ma bouche continue toute seule mais mon esprit est ailleurs. Pourtant cela continue. Or, je ne sais pas si je fais honneur à cela ni ce que je fais.

Daaji: Vous savez que vous ne faites pas honneur à ces pratiques. Vous n’avez pas besoin que je vous le dise. Si votre fils est en terminale, qu’il lit mais n’absorbe rien, il ne fait pas honneur à ses études. Ainsi, lorsque j’entreprends quelque chose, je dois être totalement absorbé dans tout ce que je fais. Je ne dois pas manquer de conviction. Qu’est-ce qui fait réussir une personne? C’est l’intérêt qu’elle y met. Une fois que vous avez de l’intérêt pour accomplir ce que vous chérissez dans votre cœur, rien ne peut vous en empêcher. Des pensées, ou pas de pensées, un objectif ou pas d’objectif, au final, c’est l’intérêt qui vous amènera au but.

Si vous voulez absolument réaliser Dieu, Ishwarsakshatkar, alors cela se fera. Voulez-vous que cela arrive? Vous en mourez vraiment d’envie et vous êtes prêt à donner votre vie pour cela? Alors cela arrivera. Et en réalité vous n’avez pas à donner votre vie. Donner sa vie est en fait plus facile que se débarrasser de l’ego et du désir.

Il y a de nombreux fanatiques qui sont prêts et qui disent: «Oh, sacrifiez votre vie et vous serez envoyé au paradis.» Il est facile de donner sa vie et d’aller directement au paradis. Cela nous a été inculqué. Je crois personnellement que personne ne va au paradis. Cela ne veut pas dire que le paradis n’existe pas. Lorsque votre cœur sera prêt, lorsqu’il sera pur, les cieux descendront; les Dieux descendront dans votre cœur. Vous n’avez besoin d’aller nulle part: ni dans l’Himalaya, ni de vous baigner dans une rivière. L’essentiel est que ce bain en rivière est symbolique, alors purifiez votre cœur. Élevez-vous à la hauteur de l’Himalaya. La sincérité dans votre cœur vous change et change votre cœur. Elle élève votre cœur.

Q: Mon Seigneur est Ranganatha. C’est là où je suis né et où j’ai été élevé. Chaque année je me fais un point d’honneur d’y aller pour au moins dix jours. D’une certaine façon cela me donne cette force.

Daaji: C’est bien, continuez. Ce qui se produit c’est que, lorsque vous adopterez cette méditation, l’intensité du ressenti de sa présence dans votre vie va s’accroître. Vous désirez ressentir sa présence, d’accord? Ranganatha. Le connaissez-vous?

Q: Je le connais comme un Dieu.

Daaji: C’est une connaissance de l’extérieur. Lorsque nous parlons du Seigneur Krishna, qui a vu le Seigneur Krishna? Même lorsque ces personnes étaient avec lui – Duryodhana, Drona, Bhisma, Arjuna – toute la bande était là avec lui, personne ne le considérait comme le Seigneur. Même lorsque qu’il a montré son Soi véritable à Arjuna celui-ci a dit: «Je vous en prie, retirez-le. Je ne peux le supporter.» Alors, le darshan est-il d’une quelconque utilité?

Voyages et conversations avec Daaji: Bangalore - 9 au 11 avril 2018 - bain de fouleLe darshan est une autre expérience. Momentanée. Qu’en ferez-vous? J’ai vu Dieu. Et alors? Grâce à cela, êtes-vous devenu quelque chose? Nous parlons de renoncer au corps, de renoncer à la richesse, de renoncer à la vie, mais ça n’a aucun sens. Un mendiant dit: «J’ai renoncé». Un homme impuissant dit qu’il a renoncé et qu’il est devenu célibataire. C’est inutile. La vraie renonciation viendra lorsque vous pourrez envoyer promener la béatitude et dire: ‘J’en ai fini avec la béatitude,’ quand vous ne vous soucierez même pas de Dieu. En général, la présence divine sert à invoquer la béatitude et la paix dans votre cœur, mais cela joue encore avec les sens, à un certain niveau. Cela aussi doit partir et cela arrivera. Dans un voyage infini, ce n’est pas si difficile.

Soudain il s’accélère. Cela demande un saut quantique, seulement après cela. Lorsque nous avons tout abandonné – y compris les idées fantaisistes que nous avons sur Dieu – aucune idée ne justifiera une pensée. C’est l’infini. Quelle idée nourrissez-vous dans votre cœur? Une forme? Une qualité? Que pouvez-vous envisager d’autre?

Ainsi notre attitude pendant la méditation, et juste avant, devrait être: ‘Seigneur, je ne vous connais pas.’ Cela doit toujours être là. Dès l’instant où vous dites ‘je connais’ vous n’apprenez rien. Pourquoi les enfants apprennent-ils plus vite que les adultes? Les adultes pensent qu’ils savent tout, ou ils pensent qu’ils n’ont pas besoin de savoir. Deux choses nous empêchent d’apprendre: ‘je sais’ et ‘je n’ai pas besoin de savoir’. Les enfants n’ont pas ces inhibitions, alors nous pouvons prier pour devenir comme des enfants. En fait, n’offrez même pas de prière. Devenez comme un enfant et dites: ‘Seigneur, j’aimerais faire l’expérience de votre présence, car je ne vous connais pas. Je n’ai jamais expérimenté votre présence. Aidez-moi.’ Alors il peut arriver quelque chose.

Mais au lieu de cela, vous dites: ‘Je vais voir le Seigneur Krishna,’ ou si vous êtes chrétien: ‘J’aimerais voir le Seigneur Jésus.’ Si vous êtes un bhakta de Rama, vous dites: ‘J’aimerais voir Hanuman en premier. Il est plus respectueux de voir d’abord Hanuman.’ Que ferez-vous avec tous ceux-là? Vous vous amusez encore avec des jouets. Et quoi que vous imaginiez de Hanuman, du Seigneur Krishna ou du Seigneur Jésus, ce ne sera que d’après votre imagination. Et vous gâcherez votre méditation en pensant et en pensant et en imaginant des choses. Vous jouez avec votre imagination. Mais si à la place, émerge en vous un sentiment de ‘Je suis Ceci’, c’est une autre histoire. Sinon ce roopa, cette forme, cet akar, ce sont tous des jouets.

Daaji a couvert toute la palette du voyage de la religion à la spiritualité, à la réalité, à la béatitude et au-delà. Il a abordé le rôle de la croyance, de la connaissance, de l’expérience, du fait de devenir et d’aller au-delà. Il a résumé le rôle d’un aspirant, du Guru et de Dieu en termes simples et motivants. Notre nouvel ami était plus que désireux de commencer la méditation. Au cours de cette séance, il a pu voir la possibilité d’évolution et ce qu’elle signifie dans la vie d’une personne.

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