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Digital Detox

Honorables aînés,

Chers tous,

J’exprime mon sentiment par ces mots et je prie pour qu’ils prennent sens dans vos cœurs.

La méditation nous emmène dans un voyage intérieur. Lorsque nous terminons une séance de méditation, nous savons qu’il nous est profitable de rester absorbé dans la condition atteinte au cours de cette méditation. Lorsque nous ouvrons les yeux, ce n’est pas la fin de la méditation; nous démarrons plutôt le processus qui consiste à apprécier et à nourrir l’état méditatif en nous.

Cependant, nous laissons notre environnement nous distraire de notre état intérieur. Ces temps-ci, la plupart des gens possèdent une source de distraction majeure, c’est le téléphone portable. Si nous rallumons l’appareil immédiatement après la méditation, dans l’attente d’un appel ou pour en passer un, cela détourne notre attention de notre état intérieur.

Dans l’Ashtanga Yoga, le sage Patanjali décrit pratyahara comme le retrait du mental vers l’intérieur. C’est encore une compréhension limitée de pratyahara puisque ce retrait intérieur n’est pas automatique, nous devons porter une attention particulière à nos sens pour les diriger consciemment vers l’intérieur. Ici, c’est ‘l’attention’ qui importe. En effet, en nous, soit ce que nous voyons plaît à notre mental et il le désire, soit ça ne lui plaît pas, et cela amène à l’aversion. Nous évitons cette inconstance en nous retirant avec attention du monde extérieur vers le monde intérieur et c’est cela pratyahara.

Pujya Shri Lalaji disait que tout ce que le mental aime, il souhaite le revoir encore et encore, et cela affecte notre cœur car c’est là que se porte l’attention.

Observons-nous pratyahara au moins lorsque nous sommes dans un ashram?

Lorsque nous assistons à des bhandaras lors des anniversaires de nos Maîtres, nous célébrons leur vie et les valeurs selon lesquelles ils ont vécu. Ce faisant, nous aspirons à devenir comme eux. Cette aspiration prend forme en observant le principe fondamental de pratyahara, au moins durant la célébration.

Babuji Maharaj disait qu’il valait mieux rester chez soi et penser à lui plutôt que de venir le voir en continuant à penser à son foyer et à son travail. Si notre cœur et notre mental ne sont pas pleinement là dans l’instant présent, nous sommes plus ou moins absents.

Il existe une histoire soufie au sujet d’une personne qui puise l’eau d’un puits avec un seau percé. Au fond du puits, le seau est plein, mais au fur et à mesure qu’il remonte, l’eau se vide. Lorsque nous sommes dans nos ashrams, il convient à notre quête sacrée d’investir toute notre énergie dans la tâche à accomplir – qui est d’évoluer et de devenir comme nos Maîtres, pas par à coups, pas de façon hésitante, pas de manière distraite, mais pleinement. Dites non aux fuites dans votre pratique.

Souvent, lorsque nous allons dans un ashram, nous partons du principe qu’en étant simplement là, nous recevrons ce pour quoi nous sommes venus; mais ce n’est pas vrai. Prenons l’exemple de la pluie: nous voulons avoir le plaisir d’être trempés mais si nous prenons un parapluie et mettons un imperméable, allons-nous être mouillés? Lorsque nous nous protégeons tout en espérant profiter de la générosité de la nature, cela ne marche pas.

La première étape de l’Ashtanga Yoga de Patanjali est yama; il s’agit de la destruction des qualités indésirables en nous. Dans un sens, nous devrions assumer le rôle de Yama, le seigneur de la mort, et détruire nos bas instincts avant qu’ils ne nous détruisent. C’est précisément ce à quoi sert le processus de nettoyage. Lorsque nous nous nettoyons avec le pouvoir de volonté que toutes les complexités et impuretés nous quittent, cela accomplit yama.

Niyama, la seconde étape, est l’introduction de qualités nobles, dit Lalaji. Dans la méditation du Sahaj Marg, l’apport de qualités nobles se fait à l’aide de la transmission et du sankalpa. C’est la véritable signification de niyama. Nous apprenons à cultiver les qualités supérieures et lorsque nous commençons à aspirer à de telles qualités, elles descendent sur nous naturellement.

Dans le bhandara (la célébration) à venir, ce serait merveilleux si nous pouvions explorer le sens de « just BEING » « (juste ÊTRE) ».

Commençons dès aujourd’hui par détourner pendant quelques heures, notre attention des appels addictifs, des réceptions et des envois de messages, et conformons-nous au conseil de Pujya Shri Lalaji: «Parmi les nombreuses pratiques des chercheurs spirituels sincères, il y a celle de maintenir une veille sur le cœur. Ce qui veut dire observer la condition du cœur dans l’instant présent et corriger tout changement ou toute déviation que l’on décèle.»

Prenons la résolution de privilégier l’appel intérieur, d’être centrés à l’intérieur. Me tourner vers l’extérieur, être extraverti – cette approche peut-elle être compatible avec ce que je m’efforce d’atteindre?

Avec mes prières à notre Maître bien aimé pour son amour et ses bénédictions.

 

Kamlesh

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