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Conversation avec Daaji, septembre 2017

KANHA SHANTIVANAM

Dans ce bulletin, nous vous donnons quelques nouvelles de Kanha et des bribes de conversations de Daaji avec des pratiquants


Vendredi 1er septembre


Le changement de rôles entre religion et science

Lors d’une promenade à Gokul Point, Daaji a expliqué le besoin d’approcher Heartfulness d’une manière scientifique:

«Autrefois, les autorités religieuses croyaient que la Terre était le centre de l’univers et que tout tournait autour d’elle. Les scientifiques de l’époque, comme Copernic et Galilée, n’étaient pas de cet avis, alors les autorités s’opposèrent à eux. Elles voulurent les pendre, les empoisonner et exigèrent des preuves. Aujourd’hui la situation a changé; la science demande des preuves à la religion. À présent, pour que le Sahaj Marg reste convainquant, nous avons besoin de valider scientifiquement l’efficacité de la méditation.»


Dimanche 3 septembre

Deux sœurs âgées ayant connu Babuji sont venues à Kanha pour rendre visite à Daaji. Au cours d’une longue discussion avec elles sur des sujets variés, au pied de l’arbre de neem à Gokul Point, les pensées de Daaji se sont enchaînées les unes après les autres, naturellement.


La représentation du Seigneur Ganesh

«Dans les temps anciens, la représentation du seigneur Ganesh était connue pour apporter joie et bonheur. Regardez combien de joie amène cette image rayonnante! Imaginez un instant, le seigneur Ganesh prenant son véhicule, une petite souris, pour une promenade alors qu’il pleut, et portant son minuscule parapluie. Lorsque vous regardez cette image, cela provoque joie et bonheur.

«Mais je l’interprète aussi autrement. Dans le Sahaj Marg, nous croyons que nous passons de l’homme-animal à l’homme-humain, puis à l’homme-divinisé. Lorsque vous voyez l’image du seigneur Ganesh, elle montre un animal qui veut être humain, et il y a également une image de Ganesh dansant sous la pluie avec un parapluie, que je qualifierai d’état de grâce. C’est hilarant. Il est donc la combinaison d’un animal et d’un homme devenu bienheureux. C’est donc la totalité du voyage qui est représenté dans cette image. Il n’est pas possible de décrire l’état au-delà de la béatitude avec un crayon et du papier.

«Le seigneur Ganesh est également représenté chevauchant une souris. Vous savez, un éléphant ne peut s’asseoir sur une souris, mais vous pouvez porter le plus Grand avec un cœur humble. Vous devez être humble pour porter le Seigneur en vous. Vous devez devenir petit pour porter le grand – absence d’ego.»

Daaji voulais montrer que nombre de nos traditions ont en fait une origine scientifique.


Autophagie, le cycle lunaire et Ekadashi

«L’autophagie se produit lors d’un jeûne, pour que le corps ait une opportunité de se régénérer. Sinon nous sommes constamment occupés à assimiler et métaboliser la nourriture. Voyez-vous, Ekadashi est basé sur une logique, une raison scientifique en est l’origine. Lorsque vous observez les marées des océans de la Terre – la marée haute et la marée basse – elles sont synchrones avec le cycle lunaire. Or, notre corps est composé d’à peu près 70% d’eau, alors imaginez l’impact du cycle lunaire sur notre système. Son effet commence à se faire sentir à partir du 8ème jour et est maximal le 15ème jour. Pour annuler l’effet de la lune nous jeûnons donc le 11ème jour, qui se trouve à mi-parcours.

«Les agriculteurs utilisent l’almanach basé sur les cycles de la lune pour planter les céréales, les vignes, les tubercules et les graines, pour désherber, etc. Toutes les créatures vivantes répondent aux cycles lunaires.»


Le voyage spirituel

«Il existe une polarité dans la Région du Cœur; les opposés sont là. Une fois que vous avez traversé la Région du Cœur ou Pind Pradesh, tous les dwandwas (opposés) relatifs aux pancha bhutas (cinq éléments) disparaissent. Si vous êtes toujours coincés entre les dwandas il vous est impossible d’entrer dans la Région Cosmique. La polarité s’arrête donc dans la Région du Cœur. Alors que reste-t-il dans la Région Cosmique? De plus en plus de moins en moins d’égo. Ce n’est plus une question d’opposés ; il ne s’agit plus que de l’étendue de l’égo qui est raffiné. Ensuite, une fois que vous avez pénétré la Région Centrale, le jeu change à nouveau, de plus en plus de moins en moins de béatitude, jusqu’à sa disparition totale.»


Babuji a pleinement maîtrisé tout cela

«Si vous lisez les pages du journal de Babuji Maharaj en date du 25 décembre 1947, d’abord Lalaji Maharaj communique à propos de brahmarandra ou bhanwar gupha, et le même jour, Swami Vivekananda communique à propos des 7 anneaux de splendeur dans la Région Centrale. Lorsque vous demandez «Où est bhanwar gupha?» les gens répondent que cela se trouve à l’arrière de la tête. Ils disent également que la Région Centrale est à l’arrière. Il n’y a rien de faux à dire cela puisque c’est également juste. Mais toutes ces choses sont le reflet de la Chose Réelle qui se trouve dans le cœur.

En fait, bhanwar gupa est situé dans le cœur entre le point A et le point B. Cette indication est là, présente dans le texte. Et les sept anneaux sont là dans le cœur, reflétant sept anneaux de splendeur faisant écho à l’arrière de la tête. Faire écho signifie qu’il ne s’agit pas de la chose réelle; le véritable son est dans le cœur. Donc, vous voyez, le ressenti est à un endroit mais en réalité il vient d’un autre endroit.


Découverte et signification des points A et B

Daaji a alors commenté la découverte magistrale des points A et B par Babuji Maharaj, et combien l’ensemble de la Hiérarchie en a été satisfaite.

«La recherche de Babuji Maharaj sur les points A et B est réellement de haut niveau. Quand il s’est rendu à Lakhimpu-Kheri en bus, il a reçu cette illumination: si une personne peut méditer sur le point A et nettoyer le point B, toutes les tendances passionnées peuvent être retirées. Ils ont alors dansé de joie dans le Monde Lumineux. Quelle découverte!»

«Lalaji a alors ordonné: «Ailan kiya jaye or jo jo log Shahjahanpur ke bahar hain unko khat likha jai ki har shaksh ko point A per dhayn karna padega, uspe murakba kiya jae aur jo shaksh nahi karega unki jimmedari sae ham alhada ho jayenge», qui signifie: «On doit annoncer – et que tous ceux qui ne sont pas à Shahjahanpur soient informés par courrier – que chacun devrait méditer sur le point A. Pour ceux qui ne le pratiquent pas, nous nous dégageons de toute responsabilité envers eux». Il a clairement dit : ‘nous n’assumerons pas la responsabilité de ceux qui n’appliqueront pas la pratique sur ces deux points, A et B.»

Daaji  a continué en expliquant la signification et l’étendue d’action réelles des points A et B.

«L’étendue que les points A et B peuvent atteindre est sans limite. Il ne s’agit pas uniquement de passion; il s’agit avant tout de supraconscience. Retirer la passion n’est qu’une vue très limitée. C’est un fait. Une fois la passion ôtée, alors les points A et B s’étendent sans limite. Comment la supraconscience pourrait-elle être possible tout en recevant des pensées passionnées?

«Dans quelle mesure cette expansion peut-elle se faire et quelle est sa profondeur? Pour vous donner un petit exemple, imaginez un bateau qui se fracasse en mer à un point tel que vous ne retrouvez même pas une planche de bois; un tel anéantissement est possible. Les désirs, la passion qui sont concentrés aux points A et B, travaillent comme un trou noir, avec un immense pouvoir d’aspiration, retenant notre conscience. Lorsque vous vous libérez de ces désirs et passion, l’expansion absolue «se produit» comme une conséquence naturelle. C’est pour cela que nous faisons le nettoyage du point B et la méditation sur le point A. Ce n’est pas à cause de la passion. L’objectif principal est la supraconscience.»


Extraits de conversations des jours précédents


La compétence en action

En examinant les différents travaux en cours à Kanha, Daaji a mis l’accent sur le besoin d’être attentif aux détails, à l’attitude et à la manière d’aborder le travail dans l’ashram. Il a fait remarquer que si nous ne pouvons pas être parfait dans le monde matériel, comment pourrions-nous espérer devenir quelque chose dans le monde spirituel, qui est tellement plus subtil, et demande la perfection à chaque niveau.


Dieu et le Guru

Au cours d’une promenade à Gokul point, Daaji a mentionné que ces pensées lui étaient venues pendant la méditation:

«Entre l’amour pour le connu et l’inconnu, entre l’amour pour le Guru et pour Dieu, l’amour pour le connu est possible et l’amour pour l’inconnu ne l’est pas. Mais les préférences et les aversions sont les obstacles et il est essentiel de les surmonter.»


La volonté de changer

Daaji a expliqué à quelques pratiquants l’effet de l’environnement dans lequel nous choisissons de vivre. Il a expliqué que la même chose s’applique à ce que l’on choisit de faire avec les samskaras que nous avons déjà.

«La génétique est ce qui est en nous, et l’épigénétique est l’effet dû à l’environnement. Le génome est très fixe – et l’épigénome est malléable. De la même façon, les samskaras sont ce que nous avons fixés et notre destinée est également fixée, pourtant c’est le libre arbitre qui peut influencer le résultat naturel de la destinée ou des samskaras


Humilité et Grâce

Au cours d’un échange avec un groupe de pratiquants, quelqu’un a interrogé Daaji sur la Grâce et la manière de l’inviter.

«Tout réside dans la création d’une zone de basse pression. Sans basse pression, même le vent ne souffle pas. Le flux d’air est possible grâce à la différence de pression atmosphérique. Lorsque nous créons une basse pression, un vide dans nos cœurs, la Grâce descend. Pour une personne qui pense tout connaître, même le savoir ne descend pas.»

Interrogé sur la manière de créer cette basse pression ou ce vide dans le cœur, Daaji a répondu: «L’humilité crée une basse pression dans l’organisme humain. Même lors du nettoyage de fin de journée c’est ce que nous réalisons. Nous essayons de créer un vide. Lorsque nous créons un vide, la transmission descend automatiquement. Lorsque nous sommes empli d’une attitude d’humilité, d’être le fautif, avec une attitude de «pardonnez- moi mon Dieu», alors un vide est créé et la Grâce descend automatiquement.»

Pouvez-vous être arrogant et vous attendre aussi à ce que la Grâce descende? Pouvez-vous demeurer triste ou déprimé et espérer que la Grâce descende? La joie attire la joie; un cœur joyeux attire la Grâce!


L’aptitude au discernement

Lors d’une discussion avec des pratiquants dans son appartement, la discussion s’est orientée vers le grand nombre de gadgets électroniques que nous utilisons et notre attachement continuel envers eux. Daaji a expliqué le point suivant :

«Comment pouvons-nous attendre des gens de faire preuve de discernement quand l’esprit n’est jamais libre pour les aspects vitaux de la vie, pour songer, pour réfléchir? Que faisons-nous lorsque nous avons du temps libre? Nous avons des possibilités telles que la télévision, des jeux vidéo, des conversations par sms, des films, etc. Lorsque nous sommes constamment pris par ces occupations, nous ne percevons même pas une pensée, et que dire d’une réflexion et de la contemplation. Les conclusions doivent être basées sur des observations, mais de nos jours, les conclusions sont basées sur des coups de tête.

Toute forme d’addiction est un problème pour nous. Ces gadgets électroniques sont une addiction. Tout ce qui nous tire à l’extérieur est une addiction. Comment pratyahara peux être vécu quand l’esprit est constamment dirigé vers l’extérieur?»


Le service

«Il y a une différence entre un roi qui sert et un serviteur qui sert. Renforcez-vous suffisamment pour servir.»


Les révélations

«Les révélations arrivent lorsque vous attendez. Il ne s’agit pas d’attente active, comme: «j’attends maintenant, alors qu’une révélation arrive». Cela vous arrive lorsque vous vous y attendez le moins.»


La guidance intérieure

Un jour Daaji a parlé à quelques responsables, en soulignant l’importance de la ‘rumination’ et du fait de penser constamment à ce qui doit être accompli, comment améliorer, etc. Il a parlé de la meilleure manière de recevoir la guidance pour faire le travail de la Mission – en recherchant activement la guidance à l’intérieur:

«L’ajournement et la procrastination n’est pas notre façon de faire. Ruminez sur ce qui a besoin d’être fait et vous recevrez une guidance intérieure. Pensez constamment à la façon dont les choses peuvent être améliorées. Si seulement nous adoptions tous une telle attitude, comme ce serait merveilleux!»

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