Kanha Shanti Vanam
Mercredi 6 septembre 2017

Ce matin, Daaji est sorti tôt pour animer un atelier Heartfulness pour des fonctionnaires de l’IAS qui repartaient juste après 9h. Pendant le petit déjeuner, il s’est entretenu avec quelques pratiquants sur les récentes activités Heartfulness et ‘Brighter Minds’, puis la conversation s’est orientée sur les thèmes de l’évolution et de la conscience.

Création, évolution humaine et conscience

Q: Monsieur, si nous considérons l’évolution du point de vue darwinien, nous avons d’abord les origines de la matière, puis les océans, ensuite la vie qui a émergé des océans sur cette planète et bien plus tard, sont arrivés les êtres humains.

Daaji: Oui, c’est la manifestation physique, mais lorsque nous considérons tout cela du point de vue spirituel, c’est une autre histoire. Les âmes des êtres humains sont d’abord apparues en tant que partie du premier Supra-Mental de Dieu. Les courants de Purusha (principe spirituel) et de Prakriti (substance originelle) sont descendus du Kshob (remous primordial) en même temps que nos âmes. Que sont les âmes sœurs? Ces âmes qui sont descendues de la Source au même instant – comme tout est issu de la Source, même quelques millisecondes plus tard, elles n’auraient pas eu la même connexion.

Et ce processus est toujours en expansion. La création de l’univers se poursuit toujours à une vitesse que nous ne pouvons même pas concevoir. Une fois, en méditation, j’ai essayé de l’observer. Je voulais observer cette première vague de création, mais quand j’ai essayé, j’ai perdu complètement conscience – il n’était pas possible d’être conscient de ce mouvement.

La façon dont nous considérons l’évolution humaine change également. Du point de vue physique, nous sommes censés évoluer en développant nos capacités mentales, notre cerveau, mais si nous considérons les êtres humains depuis l’époque de la Création, notre conscience s’est progressivement dégradée, si bien qu’elle est maintenant entravée par beaucoup de lourdeur sous forme de samskaras.

Tant que la conscience continuera à se dégrader avec la manifestation de l’univers vers l’extérieur, de plus en plus de chakras seront ajoutés au système humain. Les chakras originaux ne sont pas les plus bas dans le système humain, mais au contraire les plus hauts. Notre dégradation n’est pas l’expression naturelle de Dieu, mais notre propre création. Dieu nous a donné le potentiel, notre pureté ou notre manque de pureté dépend de nous.

Même si nous remontons à quelques milliers d’années en arrière, à l’époque de Patanjali, celui-ci avait déjà identifié cinq Yamas (NDT: règles morales de comportement, première étape du yoga de Patanjali) et cinq Niyamas (NDT: la discipline personnelle, deuxième étape). Maintenant nous pouvons en ajouter d’autres, car nos tendances négatives sont plus complexes qu’à l’époque de Patanjali.

D’autre part, si vous observez les fonctions du corps subtil, elles sont également omniprésentes. Par exemple, la pure Buddhi (intelligence intuitive) est présente en toute chose; dans le règne végétal, la vigne sait produire des vrilles pour s’enrouler autour des branches et des piquets; l’amibe sait s’orienter vers des stimuli sensoriels comme la lumière et le son. Nous voyons l’intelligence se manifester partout dans la vie. Mais où cette Buddhi peut-elle évoluer pour atteindre sa forme la plus subtile? Où peut-elle se manifester en tant qu’intuition et finalement en tant que sagesse? Elle se manifeste partout où un être évolué a maîtrisé la sixième étape de l’Ashtanga Yoga de Patanjali, Dharana (NDT :attention, concentration), l’art de tenir et de germer dans la matrice mentale du cœur. Ce que nous comprenons généralement comme le fait d’être à l’écoute du cœur.

Ainsi, la façon dont nous envisageons l’évolution dépend de notre point de vue, la perspective du monde physique de la matière ou la perspective causale, spirituelle. Bien entendu elles sont interdépendantes mais c’est notre focus qui détermine ce que nous percevons.