Pranams
Chers frères et sœurs,
Le 21 septembre, Journée internationale de la paix, les amoureux de la paix se rejoignent dans un champ d’énergie dont nous n’avons pas conscience. Croyants ou non, au moment même où nous fermons les yeux, à l’instant précis où notre cœur aspire à un peu de calme et de paix, nous contribuons à cette paix. Fermer les yeux et être en paix, quelques minutes seulement, participe à cet égrégore de paix. En regardant de plus près, nous observons que la paix fait partie de notre nature. Nous n’avons pas besoin de la rechercher. C’est notre nature fondamentale. Dès que nous interférons, la paix nous quitte. C’est comme la surface calme d’un étang, tellement paisible. Le moindre petit insecte ou la moindre feuille qui tombe dans l’étang crée des ondulations. Et, plus la perturbation est importante, plus l’eau devient boueuse. Qu’est-ce qui crée tant de perturbations et trouble notre paix intérieure? Rien qui vienne de l’extérieur, aucune pierre ne tombe dans notre chit (conscience) pour venir la perturber.
Il y a bien des siècles, bien des millénaires, le sage Ashtavakra a déclaré: «Tous ces kama, désirs, ces vaasanas, fonctionnent comme des visham, des poisons.» C’est ce besoin intérieur de satisfaction de nos karmas, de nos désirs qui trouble notre lac intérieur, notre chit lake intérieur. Le Seigneur Krishna en parle aussi dans la Gita, la Bhagavad Gita, au chapitre 2, vers la fin, en particulier dans les versets 58, 59, 60, et 61 jusqu’à 65. Il ne cesse de rappeler à Arjuna que ce problème fondamental de notre conscience commence avec kama. C’est comme si, à ce moment précis, Ashtavakra était vivant. Il nous explique quelle est la condition essentielle pour atteindre le contentement. Le contentement et l’état de stithpragya sont comme des jumeaux. L’un ne peut exister sans l’autre, ils doivent aller de pair et ne peuvent exister qu’en l’absence de tous ces kamas.
Dans la prière, Babuji Maharaj a déclaré: «Quel est mon but? Ce qui est le plus élevé, le Divin. Qu’est-ce qui y fait obstacle? Mes désirs. Quelle est la solution? Tu es le seul Dieu et le seul pouvoir, capable de nous élever jusqu’à cet état.» Celui où nous nous intéressons mutuellement à la croissance de l’autre. Il ne dit pas: «Je dois m’élever à ce niveau», non! Il s’agit de «nous». Il n’y a pas d’accomplissement personnel; dès l’instant où cette notion d’accomplissement personnel et de libération individuelle entre en jeu, nous sommes perdants, même si nous devons continuer individuellement à nous nourrir physiquement, mentalement et spirituellement. Le fait que quelqu’un d’autre soit nourri à l’un de ces niveaux ne fait pas mon bonheur, car je dois d’abord participer à ma propre évolution. Et c’est pourquoi Babuji Maharaj écrit, dans sa lettre aux Nations Unies, que toutes ces pratiques pour la paix mondiale ne produiront aucun résultat tant que chacun n’aura pas atteint lui-même la paix individuelle. Cette paix est déjà présente et notre philosophie nous fait comprendre que, puisque la paix est notre nature fondamentale, ne venons pas la troubler.
Notre pratique de méditation nous aide à atteindre un état méditatif et alimente en permanence la paix en nous-mêmes et avec ceux avec qui nous interagissons, où que nous allions, qu’il s’agisse d’un commerçant ou d’un politicien. Nous contribuons en quelque sorte à la paix, juste en étant ce que nous sommes. L’intensité de notre paix intérieure sera visible au grand jour dès que nous laisserons tomber toutes ces idées de fierté, d’ego, de désirs, etc. Pendant la mousson, nous pouvons à peine apercevoir le soleil. Nous regardons vers le ciel en nous demandant «kab yeh baadal hatenge aur suraj aayega!» (Quand ces nuages vont-ils se dissiper et quand le soleil va-t-il se montrer!). Il en est de même pour les samskaras (impressions): ce sont des nuages qui encerclent notre âme. Nous ne pouvons pas augmenter la splendeur de l’âme, ce n’est pas nécessaire; il nous suffit d’éliminer ces nuages de samskaras. Cette histoire de samskaras est fondamentale. Selon Babuji: «Les samskaras ont été créés dans le passé. Dès l’instant où vous vous abandonnerez et offrirez ces samskaras en hommage au Maître, il s’en occupera.» Oubliez le passé et voyez les changements qui peuvent se produire. Vous vous sentirez tellement soulagés que vous serez surpris de voir que votre propre nature est emplie de paix.
Hier, c’était l’anniversaire de naissance de ma chère Mère, Hélène Peyret, une âme très aimée, qui a vécu parmi nous. Alors qu’elle était à l’apogée de l’évolution humaine, deux choses lui ont été demandées: «Médite de plus en plus, que cela devienne automatique, installe cet automatisme dans ta pratique comme une horloge biologique pour tes pratiques spirituelles et, plus important encore, après avoir médité, intériorise-toi.» Tout comme stithpragya et le contentement vont ensemble, l’automatisme et l’intériorisation sont indissociables.
Merci.