Est-ce nous qui cherchons Dieu ou est-ce Dieu qui nous cherche ?
De tous temps, on a beaucoup écrit sur le chercheur spirituel, que ce soit dans les revues de yoga, les ouvrages sur le développement personnel, les Écritures saintes ou les écrits profonds et éclairés de philosophes mythiques. Le voyage du chercheur a été décrit et expliqué dans les moindres détails.
Des conseils émanant de diverses sources sont mis à la disposition de tous ceux qui sont à la recherche de l’illumination ou simplement d’une meilleure façon de vivre leur vie. Des chercheurs venant des quatre coins du monde entreprennent parfois des voyages longs et difficiles pour trouver une aide spirituelle et la sagesse.
Des institutions se consacrent à assister le chercheur spirituel en lui offrant un nombre impressionnant de pratiques et d’approches pour réaliser le but de la vie. Nous sommes tous des chercheurs de la vérité ultime et investissons une énergie considérable pour apprendre à perfectionner notre recherche.
IMAGINONS CE QUI SE PRODUIRAIT SI LES RÔLES ÉTAIENT INVERSÉS ET SI C’ÉTAIT DIEU, L’ULTIME OU LA SOURCE, QUI ÉTAIT À NOTRE RECHERCHE.
Imaginez un instant que nous n’ayons pas à aller où que ce soit ni à faire quoi que ce soit, mais seulement à rester assis où nous sommes et nous laisser trouver. Imaginez que les cieux attendent juste de pénétrer dans notre cœur ici et maintenant! Quel puissant concept! Comment faire de cela une réalité et nous laisser trouver? Comment créer cet état où la présence supérieure s’installe naturellement dans notre cœur?
La réponse se trouve probablement dans le fait de cultiver les graines du contentement dans notre cœur. Nous reviendrons sur cette idée, mais pour en comprendre le sens, examinons le type d’environnement qui pourrait attirer l’Ultime.
Pensez à l’innocence des petits enfants qui se contentent de leurs jouets et de leurs jeux avec une confiance totale en leurs parents pour prendre soin de leurs besoins essentiels. Jusqu’à un certain âge, ils considèrent de manière parfaitement inconsciente que la nourriture, le logement, les vêtements, l’instruction et même les distractions – sous quelque forme que ce soit – vont de soi. On peut dire des enfants qu’ils jouissent d’un état «d’indépendance dans la dépendance»! Le cœur d’un enfant est libre de tout poids: il est simple et pur. L’innocence qui est sa condition naturelle fait de ce cœur une demeure idéale pour le Divin. Qu’arrive-t-il lorsque nous grandissons?
Lorsque nous devenons de jeunes adultes, nous nous mettons en quête de notre propre version de la vie. En fait, dans cette première partie de la vie, les jeunes années, nous nous consacrons principalement à la poursuite du plaisir, à la satisfaction des sens et à la construction de notre intellect. L’ego se développe et nous passons à un état de «liberté dépendante»: nous aimons faire nos propres choix et croire que nous sommes libres, mais notre bonheur dépend d’un grand nombre d’éléments extérieurs. Nous sommes fiers de nos réalisations et nous faisons dépendre notre bonheur de celles-ci.
À mesure que nous avançons dans la vie, cela se développe le plus souvent jusqu’à atteindre un état d’esclavage total, intérieur et extérieur. Nous devenons esclaves de nos désirs et dépendants des conditions extérieures, tout en nourrissant intérieurement du mécontentement et de la frustration. On peut même constater chez les personnes âgées, malgré une certaine sagesse acquise par l’expérience, la nostalgie de leurs jeunes années perdues ou l’espoir d’une vie merveilleuse après la mort, proportionnelle aux souffrances qu’elles endurent. Les désirs n’ont pas disparu, mais ils se sont simplement transformés avec l’âge et, de désirs axés sur les plaisirs de la jeunesse, ils sont devenus désirs de satisfaction de l’ego: le désir d’être encensé, reconnu, célèbre, de laisser une trace, etc. C’est le jeu complexe de l’existence, dans lequel les désirs restent sous-jacents lorsque le corps ne peut plus coopérer et, pour couronner le tout, on hérite de leurs effets! C’est souvent une situation bien regrettable que d’avoir passé toute sa vie à attendre ses vieux jours pour se consacrer à l’accomplissement du but le plus élevé.
Où s’en est allé l’état d’innocence? Si l’état d’innocence et un cœur sans désirs sont la demeure idéale pour Dieu, il semblerait alors que notre petite enfance soit le meilleur moment pour en faire l’expérience! Peut-être est-ce réellement le cas, et la présence supérieure demeure effectivement dans le cœur innocent des enfants jusqu’au moment où, sous l’effet croissant de la complexité et de la densité de la personne, cette demeure lui devienne cachée ou lui soit refusée.
Imaginez cette situation: un foyer chaleureux, confortable et hospitalier qui se transforme en un endroit inhospitalier, menaçant, habité par des personnages étranges et effrayants. Aimeriez-vous séjourner dans un tel endroit? Le Seigneur aimerait-il résider dans un cœur tiraillé dans différentes directions par toutes sortes de désirs, un cœur qui renferme les épines de l’orgueil et de la jalousie et qui est devenu un entrepôt d’émotions complexes? C’est la raison pour laquelle un cœur triste, mécontent ou en colère détourne la grâce sublime, au point que nous sommes incapables de croire que Dieu nous cherche!
Comment pouvons-nous restaurer l’innocence et la pureté de notre enfance lorsque la vie nous entraîne inéluctablement dans des situations qui exigent des choix difficiles, la compétition pour la survie et l’instinct de conservation? Comment cultiver dans notre cœur les graines du contentement qui s’épanouissent en un état d’innocence et de pureté, libre de tout désir?
Cela commence avec la simple suggestion que tout ce dont nous avons besoin est déjà présent en nous. Tout l’amour du monde, la beauté de la vie, le germe de la perfection sont présents dans notre cœur sous forme de source de lumière. Cette suggestion est renforcée par l’expérience acquise au cours de la méditation, l’idée de la lumière conduisant au sentiment d’une présence intérieure. Avec l’expansion de notre conscience, cette présence intérieure devient une réalité et nous prenons conscience de l’unité de l’existence. Lorsque nous commençons à vivre dans notre for intérieur cet état d’unité et de perfection, les nuages du mécontentement et de l’ignorance commencent à se dissiper. Le cœur retrouve sa nature légère et innocente.
Dans de telles conditions, le cœur sans ego, le cœur humble, attire automatiquement à lui le paradis. Ce cœur est parfaitement ajusté aux circonstances extérieures. Il crée le paradis autour de lui.