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Quelques pensées sur les pratiques Heartfulness

Méditation Heartfulness

Je vais décrire la méthode de méditation Heartfulness pour ceux qui ne savent pas comment méditer, ceux qui participent à une séance de méditation pour la première fois. C’est très simple: fermez doucement les yeux et dirigez votre attention vers votre cœur en pensant à la présence divine sous forme de lumière. Pensez qu’elle attire votre attention vers l’intérieur. C’est tout ce que vous avez à faire. Si des pensées surgissent pendant la méditation, c’est normal. Lorsque vous réalisez que vous vous êtes écarté de la méditation, rappelez-vous simplement «Je suis en train de méditer sur la présence de la lumière divine dans le cœur.»

En même temps, pendant que vous méditez, vous allez recevoir la transmission que nous appelons pranahuti et qui en soi est une expérience unique. Cette transmission est la caractéristique essentielle de Heartfulness, et grâce à la transmission il se passe beaucoup de choses. La première est que nous avons la capacité de plonger plus profondément en méditation et la deuxième est que progressivement nous devenons capables de nous débarrasser petit à petit, en fonction de notre seuil de tolérance, de nombreux préjugés dits cognitifs, connus également sous le nom de samskaras ou impressions. Donc pour commencer la méditation, portez simplement votre attention sur «la présence de la lumière divine qui attire votre attention vers l’intérieur» et soyez réceptif à la transmission. C’est aussi simple que cela.

La méditation consiste à entraîner votre mental, à réguler votre mental. Mais malgré vos efforts sincères et votre vif intérêt, il arrive un moment où on se lasse de la méditation: «Oh, encore une méditation!» C’est tout à fait naturel. Mais si vous continuez à méditer malgré l’ennui, vous pourrez arriver à un état plus raffiné. C’est alors une sorte de victoire; vous résistiez, mais maintenant vous arrivez à méditer. C’est en soi une victoire personnelle sur votre mental. Le mental nous joue beaucoup de tours. Beaucoup de gens disent: «Le mental est votre ennemi.» Non, le mental n’est pas votre ennemi; le mental peut être votre plus grand ami, à condition de savoir comment nous en faire un allié. Un mental bien entraîné vous aidera comme un véritable ami. La clé est donc d’entraîner votre mental progressivement et de lui permettre de suivre les intentions que vous indique votre cœur.


Pour commencer la méditation, portez simplement votre attention sur
« la présence de la lumière divine dans le coeur
qui attire votre attention vers l’intérieur »
et soyez réceptif à la transmission.


Lalaji Maharaj l’évoque dans son livre Vérité éternelle. Il dit que nous n’avons pas à atteindre un état de zombie ou à perdre conscience. Non. Avec Heartfulness, il s’agit de parvenir à un niveau de conscience plus raffiné dans lequel nous restons absorbés dans une pensée particulière ou dans un état spirituel. Nous avons le concept de A, E, I, O, U (N.D.T. en anglais «acquire, enliven, integrate or intensify, oneness, union») les acronymes pour acquérir, animer, intégrer ou intensifier, devenir un, créer l’unité et établir l’union avec le Créateur. Nous pratiquons les trois premières étapes, A, E et I; O et U sont les conséquences, les résultats de notre pratique de A, E et I.

Pour acquérir (A) la condition, vous devez méditer. Sans la méditation vous ne pouvez pas acquérir une nouvelle condition spirituelle. Après l’avoir acquise, vous devez l’animer (E). On me demande souvent ce que signifie «cette animation de la condition?» Pour moi, l’animer signifie développer la condition spirituelle intérieure qui vous a été donnée comme un avant-goût, comme une graine.

Vous devez maintenant l’arroser et lui permettre de se développer pour qu’elle devienne un arbre immense, donc l’animer. Si vous ressentez un peu de paix, de sérénité ou de tranquillité mentale après chaque méditation, prenez conscience de cette condition. Une fois acquise, vous pouvez l’animer; la rendre plus vivante en accordant davantage d’intérêt à cette condition pour la maintenir de plus en plus longtemps. Fusionnez avec elle. Prenez des notes dans votre journal. Parlez-en avec votre mère, avec votre père ou avec vos amis, et voyez comment grâce à ces simples exercices elle s’anime véritablement. Animer signifie aussi la porter au niveau supérieur en l’intégrant à notre vie, en l’intensifiant.

L’analogie qui me vient à l’esprit est celle d’un diamant. Un diamant brut n’a pas d’éclat; il n’est pas très beau. Mais si vous le taillez convenablement et le polissez, il aura un superbe éclat. Et quand vous le sertirez dans un bijou, il deviendra encore plus beau. Il deviendra une pièce digne d’être portée. Un autre exemple qui me vient à l’esprit est celui d’une belle peinture. Si elle est accrochée à votre mur avec du ruban adhésif ou une bande adhésive, elle sera horrible à regarder, alors que si vous l’encadrez, elle sera magnifique. La peinture se trouve aussi mise en valeur quand elle a un cadre qui lui convient, un bel ensemble. Notre condition spirituelle intérieure a également besoin d’une sorte d’encadrement intérieur.


C’est comme si on comparait la surface de l’eau d’un étang calme,
où même une petite feuille va créer des ondulations,
à la profondeur d’un étang immense.
Même si vous y jetez une grosse pierre,
l’ondulation ainsi provoquée se stabilisera immédiatement.
Nous devons donc créer dans notre mental non seulement le calme et
la tranquillité, mais aussi la profondeur.


Comment faire? C’est à nous de décider. Chaque condition est belle et chaque condition peut être mise en valeur et embellie si nous adaptons notre mode de vie en conséquence. Nous ne pouvons pas avoir un mental en paix et en même temps nous mettre à crier et devenir irritable, bien que les gens les plus paisibles soient ceux qui perdent la tête très facilement. Ils sont si calmes et si tranquilles qu’ils sont facilement perturbés. Cela peut se produire au début, mais au fil du temps notre tranquillité superficielle peut devenir très profonde. C’est comme si on comparait la surface de l’eau d’un étang calme, où même une petite feuille va créer des ondulations, à la profondeur d’un étang immense. Même si vous y jetez une grosse pierre, l’ondulation ainsi provoquée se stabilisera immédiatement. Nous devons donc créer dans notre mental non seulement le calme et la tranquillité, mais aussi la profondeur.

Prière Heartfulness à l’heure du coucher

Faire l’expérience d’un état d’absorption et l’approfondir jusqu’au niveau souhaité par Lalaji, c’est avoir le contrôle de notre inconscient où prédomine sushupti, où l’absence de pensées due au sommeil prédomine. Pendant le sommeil, nous ne pensons à rien. Beaucoup d’entre nous connaissent les trois différents niveaux de conscience: la conscience de veille, où nous interagissons, écoutons et parlons; puis l’état de rêve du subconscient, que nous expérimentons lorsque nous nous endormons dans un état de somnolence et durant un sommeil léger; et l’état de sommeil profond, que nous appelons sushupti.

Lalaji dit que si nous contrôlons ce que ressent notre cœur avant de nous endormir, cet état nous accompagne dans notre sommeil; notre cœur a la capacité de comprendre l’état de rêve et l’état de sommeil profond. Pour cela, notre prière devient très utile. Le rôle de la prière Heartfulness ne doit pas être sous-estimé. Il s’agit de notre cri intérieur.

Remarquons que le début de la prière est en soi une merveille, lorsque nous disons «Ô Maître!» Imaginez quand nous disons: «Oh, mon chéri!» ou «Oh, ma chère épouse!» ou «Oh, mon fils!» ou «Oh, mon père!» Quand utilise-t-on cette exclamation «Oh!»? Elle exprime en fait notre cri intérieur, notre appel. C’est la première chose dont nous devons nous souvenir. Notre cri intérieur a-t-il ce degré d’intensité? Au tout début, avec «Ô Maître!», nous identifions le but: «Quel est mon but?»

Ensuite, alors que nous nous immergeons plus profondément dans les mots de la prière en essayant de comprendre leur sens, notre conscience et nos ressentis voyagent également avec ces mots, vers des sphères intérieures. Lorsque nous disons: «Nous ne sommes encore qu’esclaves de souhaits,» il y a un certain degré d’impuissance; nous sommes encore esclaves des souhaits qui bloquent notre progression vers ce but ultime.

Sommes-nous frustrés d’avoir autant de désirs? Il n’y a que deux obstacles: le premier blocage est le désir et le second est l’ego. Et l’ego est en quelque sorte sublimé lorsque nous reconnaissons également Sa grandeur – la grandeur du Maître. Car le Maître est Dieu, et nous disons: «Seigneur, sans votre aide, nous ne pouvons pas atteindre cet état final.»

Lorsque nous pratiquons la prière, nous devenons très humbles; lorsque nous soumettons nos sentiments de cette manière, nous devenons insignifiants. En une seule fois, avec juste trois lignes de prière, nous exprimons notre cri intérieur, nous reconnaissons ce qui fait obstacle et nous essayons de créer cette harmonie intérieure en reconnaissant: «Oh, nous sommes si insignifiants. Il est Celui qui est grand; Il est le soutien. Nous ne pouvons rien accomplir par nous-mêmes.


Lorsque nous pratiquons la prière, nous devenons très humbles ;
lorsque nous soumettons nos sentiments de cette manière,
nous devenons insignifiants.
En une seule fois, avec juste trois lignes de prière,
nous exprimons notre cri intérieur, nous reconnaissons ce qui fait obstacle
et nous essayons de créer cette harmonie intérieure


Nous invoquons ainsi la grâce et sans grâce le voyage sera ennuyeux. En fait, il ne peut y avoir de voyage sans grâce. Pouvez-vous voyager sans aucune aide? Jusqu’où pouvez-vous marcher? Le voyage est infini. Nous devons donc utiliser cette prière du soir de façon magistrale. Ce ne sont pas de simples mots. Même si vous les répétez et y réfléchissez, la seule façon est de créer des ressentis, d’entrer en résonance avec ces ressentis et de frapper au cœur de l’Ultime. Nous avons entendu Babuji dire que si vous frappez à Sa porte, Dieu l’ouvrira. Nous devons frapper à Sa porte, et cela ne peut se produire que lorsque notre cri intérieur atteint Sa demeure.

En revanche, des sons qui ne sont pas accompagnés de ressentis ne l’atteindront pas. Vous pourriez dire que cela tombe dans l’oreille d’un sourd, mais c’est parce que vous n’êtes pas capable de transmettre des ressentis intérieurs ou parce que vous n’avez pas de ressentis. Créez donc ce cri intérieur authentique et sincère, reconnaissez ce qui vous bloque et comprenez que sans Son aide, sans Sa grâce, il est impossible de voyager et d’arriver à la destination finale.

Édité à partir d’une conférence donnée le 22 novembre 2020 au Centre International d’Heartfulness, Kanha Shanti Vanam, près d’Hyderabad, en Inde.

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