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Séminaire européen & Conversations avec Daaji – 8ème partie

Octobre 2017, Kanha Shanti Vanam
Mardi 24 octobre, le soir après le dîner

 

Daaji a continué la session de questions-réponses avec des pratiquants de Suisse, d’Autriche et d’Allemagne. En réponse à une question sur la sagesse, il a dit: «Parlons de la sagesse. La sagesse est quelque chose que vous ne pouvez donner à quiconque. C’est pourquoi on en parle uniquement dans le domaine spirituel. La connaissance et l’information ne peuvent pas vous donner la sagesse. Elle s’obtient en partie par l’expérience et pourtant, la plupart des gens, même s’ils traversent des expériences douloureuses, n’en deviennent pas plus sages. Je pense qu’il faut tout un ensemble de paramètres réunis pour que quelqu’un devienne sage.»

Les méditations de groupe de la journée et les discours sur la quatrième maxime semblaient avoir eu pour effet d’inspirer de plus en plus de questions dans l’atmosphère chargée du cottage, et les pratiquants s’ouvrirent à en poser sur la vie spirituelle. En voici quelques unes avec les réponses de Daaji:

 

 

L’âme


Q: Dans la vie de tous les jours, je rencontre des personnes qui n’acceptent pas l’idée qu’il y ait une âme. Ils n’ont pas le sentiment d’avoir une âme. Que puis-je leur dire?

Daaji: C’est juste. Vous n’avez pas à les convaincre et il n’est nul besoin d’en débattre. Vous pouvez leur dire: «N’appelons pas cette entité ‘âme’ ou ‘corps causal’, disons plutôt que c’est quelque chose qui soutient tout notre système ou la vie.» C’est quelque chose qui se manifeste au moment de la naissance et si à ce moment-là, le bébé ne pleure pas, le médecin lui donne une tape dans le dos pour stimuler la respiration. Si le bébé ne se met toujours pas à pleurer cela signifie que la force vitale ne vient pas. Ainsi, cette force vitale va toujours rester avec nous jusqu’au jour où, dans sa sagesse, elle décide d’en finir en disant: «OK, je m’en vais maintenant.»

L’âme ne va pas se rendre compte qu’elle est partie. Elle ne verra aucune différence et ne sera pas bouleversée. Elle trouvera que tout est en ordre. Ce sont seulement les gens qui restent qui sont bouleversés: «Oh, que lui est-il arrivé?» Vous pouvez donc l’appeler force vitale, ou lui donner n’importe quel nom. Il y a là quelque chose qui nous fait avancer jusqu’à notre dernier souffle. Qu’est-ce que c’est? Posez-leur la question.

Quelquefois je plaisante lorsque les gens me disent: «Pourquoi dois-je méditer sur la lumière divine si je ne crois pas en Dieu?»

Je leur réponds: «L’idée est de fixer votre pensée sur quelque chose, donc vous pourriez aussi bien la poser sur la présence divine dans votre cœur.»

«Mais je ne crois pas en Dieu.»

Je leur réponds alors: «Parfait, alors méditez sur ‘pas de Dieu’ dans votre cœur.»

Le principal est de ne pas se disputer avec eux. Vous pouvez dire: «Je suis d’accord avec vous, mais méditons tout de même.»

 

La créativité


Q: Si nous pouvons dire qu’avant la Création il régnait un état de parfait équilibre, y a-t-il une relation entre la Création et le moment où nous voulons être créatif?

Daaji: Il y a une immense relation, une puissante relation. Prenez un exemple: si vous êtes très agité, que vous tournez en rond dans votre chambre, pouvez-vous être créatif? Non. Vous avez besoin d’être complètement calme, paisible, tranquille, posé et équilibré pour être plus créatif.

J’ai remarqué que, lorsque je me sens intérieurement plus paisible, la ‘guidance’ descend toute seule. Quand cela se produit, le monde s’adresse à nous, nous donne un message.

 

La simplicité


Q: Dans la dernière partie de la quatrième maxime, Babuji nous demande de réduire nos activités afin de devenir simple, mais je trouve que c’est difficile dans la vie de famille, surtout avec de jeunes enfants. Il y a toujours un certain niveau d’activité – les emmener à tel cours, à telle fête, etc. Si j’essaie d’être simple, j’ai l’impression de les isoler. Il n’y a pas beaucoup de personnes autour de nous qui aient le même mode de vie.

Daaji: Vous n’avez que deux enfants, n’est-ce pas? Imaginez ce que ce serait avec neuf. Babuji avait neuf enfants. Il devait travailler et s’occuper de sa mère, et son épouse est décédée avant sa mère. Vous pouvez donc imaginer la quantité de travail qu’il avait.


Q: C’est ce genre de travail.

Daaji: Vous n’aimez pas ce genre de travail parce qu’il vous faut courir dans tous les sens – cela représente un investissement d’énergie. Mais disons que cet investissement d’énergie va rendre vos enfants si bons qu’un jour l’un d’eux remportera le Prix Nobel. Si vous pouviez voir ce que l’avenir leur réserve, vous investiriez plus de temps pour eux. Nous ne voyons pas les résultats.

Notre travail, notre devoir est de faire du mieux possible, avec beaucoup d’amour. Une personne mature veille à l’essentiel. Mais si vous commencez à asticoter votre mari: «Écoute, je suis restée toute la journée avec les enfants. S’il te plait, emmène-moi quelque part.» Est-ce qu’aller quelque part changera la situation?


Q: Par exemple, en hiver il y a le patin à glace, le ski, et les enfants me demandent: «Pourquoi tu ne viens pas?»

Je leur réponds: « Non, je ne patine pas, je ne skie pas. »

Et quand c’est l’été, c’est l’océan et la piscine, et ils voient d’autres enfants avec leurs parents.

Daaji: Alors, emmenez-les. Apprenez-leur à nager. Ce sont de bonnes choses pour les enfants. Vous devez penser aux conséquences. Si vous ne les emmenez pas à la piscine ou au ski, leur développement mental en souffrira. Lorsque tout le monde le fait, ils veulent le faire aussi. Nous devons donc prendre en compte l’environnement, comprendre pourquoi ils veulent y aller, et répondre à leurs besoins.


Q: Vous avez parlé de la simplicité dans les maximes, mais, au contraire, il nous faut beaucoup de temps et de discussion pour vraiment comprendre chaque maxime. Est-ce un paradoxe ou est-ce à cause de notre cerveau humain qui essaie toujours de compliquer les choses?

Daaji: Pourquoi supposez-vous que le mental complique les choses? D’abord, comprenez les mots. Amenez-les à votre cœur. Et si vous ne comprenez pas, ne posez pas de questions. Priez plutôt le Maître: «S’il vous plait, aidez-moi à comprendre.»

D’abord vous devez savoir ce que vous ne comprenez pas. Dès l’instant où vous savez ce que vous ne comprenez pas, la compréhension devient très facile. Souvent on lit quelque chose et on ne comprend pas un passage, alors identifiez ce que vous ne comprenez pas et attaquez-vous-y. Prendre conscience que vous ne comprenez pas quelque chose est en soi un grand pas.

 

Davantage sur l’âme


Q: Dans Vérité Éternelle, Lalaji parle de l’âme, de l’atman; j’ai compris qu’il dit qu’elle est composée. Ce que je comprends c’est que l’âme est également le véhicule de quelque chose qui est au-delà, comme le corps est le véhicule de l’âme.

Daaji: L’âme est le véhicule de nos corps subtils et de notre corps physique. L’âme emporte avec elle tous nos corps subtils lorsqu’elle quitte ce monde.


Q: L’âme n’est-elle pas également le véhicule de quelque chose de plus élevé?

Daaji: C’est déjà là, de façon limitée: jivatman se manifeste dans cette vie depuis Paramatman. Mais atman peut aussi être là dans une existence non manifestée. Par exemple, l’atman qui soutient notre existence ici-bas, ne sera pas reconnu à la mort comme jivatman. Lorsqu’il est dans un corps, il est jivatman, mais lors du décès il devient atman. L’un et l‘autre participent du grand tout. C’est pourquoi Kabir le décrit simplement, pour notre compréhension, comme une goutte qui devient une avec l’océan.

Ils ont tous deux le même potentiel. Lalaji analyse les deux mots, atman et Brahman, en les décomposant. ‘At’ c’est se mouvoir, ‘man’ c’est penser. Brahman est dérivé de ‘bruha’ qui signifie s’accroître, ‘man’ c’est penser ou réfléchir. C’est une question de niveau de croissance. Au niveau du Pind Pradesh, atman pense et se meut; lorsque vous avancez et entrez dans la Région Cosmique, le Brahmanda Mandal, l’atman a évolué jusqu’à ce niveau où il peut penser, contempler, se mouvoir et s’accroître. Lorsque vous allez au-delà de la Région Cosmique jusqu’au Para-Brahmanda Mandal, vous allez au-delà de la pensée et de la contemplation, vous allez au-delà du mouvement et de l’expansion. Ensuite, cela continue et la nature de l’atman devient de plus en plus difficile à décrire. Cela n’implique ni pensée, ni contemplation, ni mouvement, ni expansion. L’atman demeure simplement satisfait en lui-même.

Mais il y a aussi l’impatience d’atteindre la Source. C’est une sorte d’impatience contenue, très raffinée qui demeure à l’intérieur. L’âme reconnait ses propres limitations, lorsqu’elle a quelque vague perception du très haut et veut le réaliser. Il y a donc encore un niveau d’’égoïté’ qui veut réaliser et qui ressent la différence entre le soi et Lui. Puis, à mesure que vous devenez de moins en moins et que le Seigneur est de plus en plus en vous, vient un moment où vous entrez dans le douzième chakra. Ça arrive tout simplement.

Le processus se déclenche depuis le neuvième chakra et se déploie entre le neuvième et le douzième chakra. Il y a là davantage de ‘moi’ au début et, à mesure que vous progressez, il y aura moins de ‘moi’. Il y a moins de ‘moi-même’ et davantage du Créateur. De la façon la plus naturelle, vous tombez vraiment amoureux. Ensuite vous demeurez très longtemps dans cet état d’insignifiance, jusqu’à ce qu’il décide que le temps est venu de vous emmener plus loin au-delà du Super-Mental de Dieu, au Centre. Alors commence le véritable voyage.

Considérons tous les stades que nous traversons au cours du voyage. Pour aller au-delà des cinq éléments de la Région du Cœur, du Pind Pradesh, où se trouve la dualité – les opposés ou dwandas en sanscrit – vous avez besoin d’une extraordinaire générosité de cœur pour les réconcilier. Pour vous fixer intérieurement et aller dans la Région du Mental, vous devez faire la paix avec tous ces opposés. Cela se produit naturellement pendant le voyage spirituel – vous n’avez pas à faire d’efforts spécifiques pour pénétrer dans la Région du Mental. Puis vient le stade suivant, où une humilité extrême doit prendre le relais au onzième et douzième chakra si vous voulez aller au-delà du douzième chakra. Sans humilité il n’est pas possible d’entrer dans la Région Centrale, bien que les Maîtres du Sahaj Marg puissent transporter les personnes jusqu’à la Région Centrale grâce à une méthode indirecte que Babuji a appelé la ‘méthode reflet’ – dans la terminologie moderne nous appellerions cela, la méthode virtuelle. Nous pouvons faire une visite virtuelle de la Région Centrale.

Babuji écrivait aussi à ses associés: «Je vous ai mis en contact avec le dix-septième anneau. Veuillez le noter dans votre journal,» mais dans de nombreux cas, c’était virtuel. Je suis tout à fait certain que dès l’instant où vous vous engagez pour un véritable voyage, pas un voyage virtuel, vous ne pouvez pas échouer.

 

Le véritable voyage de la Région Centrale


Q: Qu’appelez-vous le véritable voyage?

Daaji: Le véritable voyage c’est quand vos efforts égalent les Siens. Votre dévotion est égale à vos efforts. Vous êtes authentique. Ainsi, lorsque le Maître vient vous chercher, vous cheminez ensemble comme un père et son fils, et quand vous êtes arrivé, vous êtes suffisamment obéissant pour ne pas bouger.

Dans la troisième maxime, il y a quelque chose que je n’avais pas vu pendant de nombreuses années: Son aide divine peut vraiment se manifester quand il sent qu’il peut nous faire confiance. J’ai été capable d’identifier cette vérité parce que Babuji a écrit un jour à un pratiquant qu’il y a deux choses indispensables à la croissance spirituelle: la première c’est l’impatience et la seconde, la confiance du Maître, pas la confiance envers le Maître.

Alors certains pratiquants diront peut-être: «J’ai de l’impatience mais je ne progresse pas.  Cela veut-il dire qu’il ne me fait pas confiance?» Je vous prie d’y réfléchir.


Q: Est-ce grâce à l‘impatience que nous recevons des bénédictions, parce que lorsque nous sommes impatients nous prions pour de l’aide?

Daaji: Lorsque vous êtes impatient vous vous en fichez des bénédictions. Vous êtes impatient d’atteindre la destination avec ou sans bénédictions. C’est son affaire de vous accorder des bénédictions. Notre affaire est de créer un tel vide à l’intérieur qu’il puisse se déverser en nous. Lorsqu’il se déverse en nous, nous devenons une réplique du Maître.

 

À suivre…

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