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Séminaire européen & Conversations avec Daaji – 6ème partie

Octobre 2017, Kanha Shanti Vanam
Mardi 24 octobre: session du soir

 

La nature divine

Daaji a repris son discours sur la 4ème maxime le soir après la méditation de groupe. Il a commencé par nous rappeler de simplifier notre vie afin de pouvoir devenir identique à notre Nature divine:

«Lorsque nous ajoutons ‘divine’ à ‘Nature’, alors l’ensemble devient très clair. Cela n’a rien à voir avec la nature extérieure liée à notre environnement – la température, le climat etc. Bien sûr nous devons nous ajuster à la nature extérieure, mais l’identification n’est possible qu’avec la Nature divine. Vous ne pouvez vous attendre à avoir une identification avec les arbres!

Afin de différencier ces aspects de la nature, certaines philosophies leur ont donné des noms différents. Par exemple, la nature qui prévaut depuis la création est appelée Prakriti, et la Nature qui était présente avant la création est appelé Para-Prakriti ou Adi-Prakriti. »

 

La divisibilité de l’âme

«Dans un passage de Vérité Eternelle, Lalaji affirme que, peu importe que les saints, les philosophes accomplis et les voyants le croient ou non, l’âme est divisible. Comment comprendre cette divisibilité de l’âme? Si l’âme peut se séparer de la Source, c’est la preuve que l’âme peut choisir de se diviser.»

Il existe un sloka particulier du Isha Upanishad qui se traduit ainsi:

Cela est parfait,
Ceci est parfait,
Lorsque la perfection est retirée du parfait,
Seul le parfait demeure

La perfection plus la perfection reste la perfection, l’infini plus l’infini reste l’infini. Ici une âme parfaite plus une autre âme parfaite, ou la division d’une âme parfaite, restera encore parfaite. Cela peut sembler ne pas relever de la 4ème maxime, mais je voulais partager l’idée que l’âme s’est séparée de la Source, et qu’il existe une possibilité d’une nouvelle séparation par division. Il y a aussi le concept que l’âme qui existe en moi ici aujourd’hui, peut coexister dans une autre dimension, par exemple, il existe l’entité spirituelle que nous avons exploré en détail précédemment. »

 

Les principes de coexistence et d’abandon

«Ainsi le raisonnement que nous faisons souvent sur le fait de conquérir la nature extérieure, fait parfois sens et parfois pas. Lorsque nous comprenons que nous coexistons tous, nous suivons le principe de la coexistence, nous apprécions de ne pouvoir survivre dans ce monde sans tout ce qui est là. Nous faisons partie du tout. Si mes yeux essaient de se battre avec mes oreilles, ce sera le chaos. Si j’essaie de vaincre mon corps en utilisant mes mains, cela deviendra une mutinerie parce que la partie essaie de lutter contre le tout. Faisant partie de la nature, comment puis-je dire que je vais conquérir la nature ou me battre contre elle? Cela crée à nouveau une mutinerie.

C’est alors qu’intervient l’idée d’abandon. On considère généralement l’abandon comme un signe de faiblesse, mais d’un point de vue spirituel, l’abandon est un signe de force. Sans abandon, sans acceptation, rien de majeur n’est possible en spiritualité. Lorsque nous observons la nature autour de nous, nous apprenons tellement. La nature devient une sorte de guide ou de maître.

Un jour, nous voyagions vers Satkhol, et nous étions dans les contreforts situés autour de Moradabad et Rudrapur. Il y avait beaucoup de manguiers chargés de tant de fruits que leurs branches touchaient presque le sol, sur le point de casser. Notre maître Chariji fit une remarque: «Regardez ces arbres! N’avez vous jamais vu des arbres sans fruits plier autant?» Par exemple, le chêne, l’acacia et le sheesham sont tous des bois durs, et ils ne produisent pas de fruits. Tout arbre qui porte des fruits – mangue, chikoo, pomme, pêche, goyave, grenade – ont des bois tendres. Ils plient sous le poids des fruits. Cette faiblesse, le fait d’être tendre les rend si créatifs.»

 

Le principe féminin

«Chariji a alors posé une question: «Qu’en est il des femmes? Elles sont créatives, elles font évoluer l’humanité.» Ce matin nous parlions du principe originel de l’espace qui est largement prédominant parmi les femmes. Cet espace désigne la dimension de logement – l’espace héberge tout. L’espace signifie aussi le vide; cela signifie que la rienté est là. Le féminin est considéré comme plus faible et pourtant, la création ne peut se poursuivre sans ce principe féminin dans la nature.

Alors devrions nous penser que ce principe féminin est plus faible? Ou ne devrait-il y avoir aucune comparaison? Les hommes pourraient dire que les femmes ne peuvent pas non plus exister sans les hommes, qu’il y a un niveau de coexistence mutuelle, mais les successions d’événements prouvent que le principe d’espace, qui est dominant dans Prakriti, est bien plus élaboré que tout ce qui est venu plus tard sous la forme des quatre autres éléments: la terre, le feu, l’eau et l’air. La terre ne signifie pas cette terre-ci: cela représente seulement ce qui est solide. »

 

L’abandon est la clé de la simplification

«L’abandon est la clé vers la simplification. Si nous ne nous abandonnons pas, alors nous devons combattre. Nous devons compliquer la situation, le processus pour survivre. Une fois que nous nous abandonnons, il se passe des choses magiques en spiritualité, car, entre le vrai Soi et le soi qui se questionne, qui est le chercheur, il n’y a que l’ego.

Une fois que l’ego est retiré, cela devient merveilleux, mais, sans l’ego, nous n’aurons également pas de désir ni même de souhait de grandir. Il y a donc une interaction complexe entre nos désirs, notre ego et nos réalisations.

On ne devrait pas considérer l’ego comme l’ennemi. Babuji dit quelque part dans la Réalité à l’Aube que le mental est un instrument important, qu’il est notre grand ami. Ainsi ne le considérez pas comme votre ennemi simplement parce que des pensées viennent vous troubler pendant la méditation. Non. Sans la capacité de penser du mental, nous ne pourrions pas penser non plus à des choses nobles et créatives, et nous ne pourrions pas vénérer le Seigneur. Le mental est nécessaire et l’ego est nécessaire. Lorsque vous vous présentez à quelqu’un, vous dites ’Je suis un tel’. C’est un fait de la vie, ce n’est pas votre ego. Vous vous présentez tel que vous êtes. Il n’y a pas de complexité. C’est une simple affirmation.

Mais lorsque vous n’êtes pas ce que vous prétendez être et dites ’Je suis John F. Kennedy’, alors une question se pose sur votre authenticité. Lorsque quelque chose en vous pousse à vous représenter comme quelqu’un d’autre, c’est une complexité de la nature. Et si vous dites, ‘je suis un grand musicien’, ou ‘je suis un grand scientifique’, ou ‘je suis un docteur important, personne n’est meilleur que moi’, alors l’ego vous blessera. »

 

Le rôle du Maître

«Dans notre voyage du premier au treizième point, nous traversons tous les niveaux de conscience. Lorsque nous sommes dans le Pind Pradesh, nous battant avec les cinq points, nous jonglons en quelque sorte avec toutes les qualités opposées. Tandis que nous nous déplaçons du sixième au douzième point, se fait le jeu de moi versus mon Seigneur, moi versus mon Soi Supérieur, moi versus Dieu. C’est comme la glace, l’eau et la vapeur d’eau. La vapeur demeure plus haut, elle flotte car elle pèse moins. Sa densité est moindre. La glace et l’eau ne peuvent se dilater et se diffuser dans le ciel.

L’état de ‘je’ solidifié reste dans les régions inférieures. L’état de ‘je’ raréfié fusionne dans la Divinité et flotte autour du douzième point. C’est le ‘je’ par rapport au Seigneur, et au moment où nous atteignons le douzième point, l’ego est tellement raffiné que l’impatience à progresser que nous avions précédemment, le besoin de progresser, et le besoin de devenir sans ego, tout cela disparaît. Nous ne nous soucions de rien au moment où nous atteignons le douzième point.

Dans ces circonstances, nous sommes si simples et innocents, tel un nouveau né. Nous ne réclamons même pas de nourriture. Un bébé peut demander de la nourriture, mais au douzième point nous n’avons aucun désir quel qu’il soit, même pas celui de prier Dieu, ‘Je t’en prie, amène moi quelque part’. Cela aussi aura disparu; nous ne recherchons aucune attention. Les Maitres peuvent passer à côté de nous, ils peuvent nous prendre par les épaules, mais nous serons dans un autre monde. Ce n’est pas que nous manquons d’attention ou de respect, mais le progrès ne nous inquiète plus.

C’est alors que le Grand Maître nous considère avec bonté: «il ou elle n’a pas le désir de progresser, alors je vais lui donner une petite poussée». Il nous emmène dans sa matrice mentale, tout comme un kangourou met son bébé dans sa poche, et saute jusqu’au treizième point, la Région Centrale.

C’est le rôle du Maître au Sahaj Marg. Lors que vous ne voulez pas progresser, il veille sur vous en prenant la responsabilité sur ses épaules et il dit: ‘À présent cette personne mérite réellement, vraiment mon aide’. Jusqu’alors l’environnement est créé: les samskaras sont enlevés, des poussées sont données, la transmission est donnée, mais le véritable rôle du Maître est au moment même de traverser le douzième point, et d’aller au delà de cette frontière qui est appelé l’Esprit Divin.

Tout cela nous aide à comprendre que simplifier et purifier notre vie est la seule solution, non seulement pour être identique avec la Nature divine, mais pour devenir nous mêmes divin.»

 

A suivre…

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